L’impact de la crise sanitaire sur l’immobilier professionnel

La crise sanitaire a changé les habitudes de chacun avec de nouvelles méthodes de travail, dont le télétravail qui s’installe dans la durée désormais ou encore le e-commerce qui ne cesse de grappiller des parts de marché sur le commerce traditionnel. Ces impacts influent notamment sur le dynamisme du marché de l’immobilier commercial et particulier.

Par la rédaction

L’immobilier commercial en net recul


Fortement touché par l’épidémie mondiale, le marché de l’immobilier commercial fait face à un net recul de sa valorisation avec des valeurs locatives en retrait. La période de fermeture liée au confinement a forcé les commerçants à s’orienter vers des alternatives en ligne pour poursuivre leur activité. De plus, le couvre-feu instauré au lendemain du confinement a également fortement pénalisé les commerces dits « non essentiels » avec la fermeture de l’ensemble des centres de plus de 20 000 m². Par conséquent, les bailleurs font, d’une part, face à une cascade de loyers impayés, mais aussi à une baisse de la demande en surface de location pour cause d’activité en ligne. Cela s’est déjà fait sentir l’année précédente avec seulement 420 000 m² de commerces nouveaux en France, soit 42 % de moins que l’année précédente. Tous ces facteurs conduisent donc à une baisse des valeurs locatives.

Une logistique urbaine chamboulée

Les questions environnementales ont également été sujettes à de grands débats lors de la survenue de cette crise sanitaire, à l’image de l’immobilier logistique urbain. En effet, la popularité de l’e-commerce a entraîné une densification des flux logistiques urbains entraînant des impacts préoccupants pour l’environnement. L’équation alliant un service rapide et efficace et une logistique propre s’est complexifiée avec l’augmentation des flux. C’est pourquoi les acteurs du marché se sont mobilisés afin de créer un maillage géographique plus efficace pour réduire l’impact de la livraison urbaine sur l’environnement tout en garantissant des prestations de service efficaces.

Cependant, cette stratégie logistique est plus complexe dans les grandes métropoles, là où la pression foncière se fait nettement ressentir. En effet, outre des tarifs locatifs plus élevés, les espaces logistiques de proximité sont difficilement identifiables au sein des grandes métropoles d’autant plus que ces grandes villes accueillent de nombreux sites industriels inoccupés, voire abandonnés. C’est pourquoi le fonds friche a été créé par le ministère de la transition écologique dans le cadre du plan de relance, pour accélérer la transformation des anciens entrepôts industriels urbains. Ainsi, ce fonds destiné aux professionnels devrait favoriser le recyclage de ces anciens sites pour y accueillir les nouveaux acteurs de la logistique urbaine, et donc réduire l’impact environnement de l’activité de e-commerce.

Paris : une ville aux évolutions dispersées

D’après une étude sur le prix de l'immobilier professionnel a Paris depuis le confinement proposée par Volum.co, la capitale française subit des évolutions contraires selon ses arrondissements. En effet, le marché de l’immobilier classique connaît un tassement lié à la fois à la pandémie, mais également à un désamour vis-à-vis de la ville. Par conséquent, les arrondissements d’habitation connaissent un fléchissement des prix de l’immobilier.

Au contraire, les arrondissements plus dynamiques (2e, 5e, 8e, etc.) attirent quant à eux de plus en plus d’entrepreneurs grâce aux quartiers économiques offrant d’excellentes opportunités. Ces derniers ont connu une flambée des prix au cours des 2 dernières années, avec des hausses dépassant parfois même les 10 %.